Microsoft annonce un renforcement de la cybersécurité en Europe grâce à l’IA


(Alliance News) – Le géant technologique Microsoft, basé à Redmond (Washington), a annoncé mercredi vouloir renforcer sa coopération avec les gouvernements européens face aux cybermenaces, notamment grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle pour la collecte d’informations.
Son nouveau programme baptisé « European Security Program » place l’IA « au cœur de notre travail, comme un outil de protection des besoins traditionnels en cybersécurité », a expliqué Brad Smith, vice-président de Microsoft, dans un billet de blog.
Ce programme vise à fournir des renseignements en temps réel sur les cybermenaces aux gouvernements. Il s’étendra aux « 27 États membres de l’UE, ainsi qu’aux pays candidats à l’adhésion, aux membres de l’Association européenne de libre-échange (AELE), au Royaume-Uni, à Monaco et au Vatican », a-t-il précisé.
Microsoft a accusé les gouvernements de la Russie, de la Chine, de l’Iran et de la Corée du Nord d’être à l’origine d’infiltrations de réseaux informatiques européens à des fins d’espionnage ou autres.
Dans le même temps, les cybercriminels multiplient les attaques à l’aide d’outils comme les rançongiciels, qui chiffrent les données sur les ordinateurs des victimes avant d’exiger une rançon pour les restituer.
« Nous observons 600 millions d’attaques contre nos clients chaque jour », a déclaré Brad Smith lors d’un point presse précédant la publication du billet, qualifiant la cybersécurité de « dépense de plusieurs milliards de dollars pour les clients à travers l’Europe ».
Les systèmes d’IA peuvent aider à détecter et à identifier de nouvelles formes d’attaques, a-t-il souligné.
Mais Microsoft observe également des acteurs malveillants utiliser l’IA pour tout, de la recherche de cibles à l’écriture de code, en passant par le « social engineering », c’est-à-dire des techniques de manipulation pour inciter des employés à accorder l’accès aux pirates.
Les « opérations d’influence » menées par des États utilisent aussi l’IA pour « tromper et manipuler », y compris via des contenus « deepfake » convaincants : images, voix ou vidéos, a ajouté Smith.
L’entreprise affirme suivre l’usage malveillant de ses nouveaux modèles d’IA et empêcher activement les acteurs connus de les exploiter.
Le mois dernier, Microsoft a contribué à une vaste opération policière européenne visant à démanteler l’infrastructure numérique soutenant le réseau de vol d’informations Lumma, qui dérobait des données sensibles comme des mots de passe et portefeuilles cryptos.
À l’avenir, des membres de l’unité Digital Crimes de Microsoft seront intégrés aux équipes de cybercriminalité d’Europol à La Haye, selon Smith. Il s’agit d’un volet du renforcement de la coopération entre Microsoft et les forces de sécurité européennes.
Cet effort en cybersécurité s’inscrit dans une stratégie plus large d’expansion des activités de Microsoft en Europe.
Cette initiative intervient alors que les tensions commerciales persistent entre l’UE et l’administration Trump, avec de nombreuses voix remettant en question la dépendance stratégique de l’Europe aux technologies américaines.
L’action Microsoft progressait légèrement mercredi en préouverture à New York, atteignant 463,12 USD, valorisant l’entreprise à 3 440 milliards de dollars.
source : AFP
Copyright 2025 Alliance News Ltd. Tous droits réservés.