La croissance de la zone euro reste stable en juin, selon les données flash
(Alliance News) – L’activité économique dans la zone euro a atteint un plus haut de deux mois en juin après un repli en mai, bien que le rythme de croissance demeure lent, selon les données préliminaires publiées lundi par S\&P Global.
L’indice des directeurs d’achat (PMI) pour les services de la zone euro, calculé par Hamburg Commercial Bank, est remonté à 50,0 points en juin contre 49,7 en mai. Ce seuil de 50,0 marque la frontière entre expansion et contraction.
L’indice PMI composite de la zone euro (HCOB) est resté stable à 50,2 points, inchangé par rapport à mai, juste au-dessus du seuil de croissance.
L’Allemagne a enregistré une légère hausse de la production, après une baisse de l’activité en mai, et a observé une augmentation des nouvelles commandes à l’exportation pour la première fois en un peu plus de trois ans. En revanche, la production française a continué de reculer pour le dixième mois consécutif. Le reste de la zone euro a vu son activité progresser, mais à son rythme le plus faible depuis novembre dernier.
Selon S\&P Global, les nouvelles commandes ont approché la stabilisation en juin : elles ont continué de baisser légèrement, mais à leur rythme le plus lent depuis 13 mois. Les commandes à l’exportation ont suivi la même tendance, reculant à leur rythme le plus modéré depuis avril 2022. Les arriérés de production ont légèrement diminué, atteignant leur plus faible niveau depuis un peu plus d’un an.
Dans l’industrie manufacturière, les commandes sont restées inchangées par rapport à mai, mettant fin à trois années consécutives de contraction. Ce secteur a mené l’activité économique en juin, la production ayant progressé pour le quatrième mois consécutif, bien que plus lentement qu’au cours des trois mois précédents. Les industriels ont réduit leurs achats, mais à l’un des rythmes les plus faibles des trois dernières années. Les délais de livraison des fournisseurs se sont allongés pour la première fois depuis quatre mois.
Dans les services, les nouvelles commandes ont légèrement diminué, tandis que l’activité est restée stable, après avoir reculé en mai pour la première fois depuis six mois. Le secteur des services a aussi contribué à une légère hausse de l’emploi, qui compense les suppressions de postes dans l’industrie, plus marquées que le mois précédent.
La France et l’Allemagne ont réduit leurs effectifs, mais les embauches ont progressé dans le reste de la zone euro, ce qui a permis une croissance globale modérée de l’emploi, au même rythme qu’en mai.
La confiance des entreprises s’est améliorée en juin pour atteindre son plus haut niveau depuis janvier, portée par le secteur des services. Toutefois, les industriels se montrent aussi plus optimistes pour l’année à venir. Le sentiment positif en France s’est nettement renforcé par rapport à mai, et l’optimisme a également progressé dans l’ensemble de la zone euro.
L’inflation des coûts d’achat s’est atténuée pour le quatrième mois consécutif, atteignant son rythme le plus faible depuis novembre. On observe cependant un contraste : dans l’industrie, les coûts ont baissé pour le troisième mois d’affilée, alors que dans les services, l’inflation est restée forte, notamment sur les prix de vente.
« Pour la BCE, l’environnement tarifaire dans les services reste légèrement tendu », a commenté Cyrus de la Rubia, chef économiste chez HCOB.
« Cette inflation plus élevée dans les services est en partie contrebalancée par un environnement déflationniste dans les biens. Cependant, les prix de l’énergie jouent un rôle clé. Ils étaient encore en baisse récemment, mais ont fortement augmenté depuis le début du conflit entre Israël et l’Iran. Cette dynamique n’est que partiellement reflétée dans les enquêtes.
« Globalement, la BCE peut rester relativement sereine, car la vigueur de l’euro et l’effet déflationniste des droits de douane américains militent contre une remontée rapide de l’inflation. »
Les prix de vente ont dans l’ensemble progressé plus rapidement qu’en mai. La France a enregistré une hausse de ses tarifs en juin, « rejoignant ainsi l’Allemagne et le reste de la zone euro en territoire inflationniste », note S\&P Global.
De la Rubia conclut : « L’économie de la zone euro peine à gagner en élan. Depuis six mois, la croissance reste minimale, avec une activité stagnante dans les services et une production manufacturière en progression modérée. En Allemagne, les signes d’une amélioration prudente se multiplient, mais la France reste à la traîne. »
L’enquête PMI de la zone euro est basée sur les réponses d’environ 5 000 entreprises industrielles et de services dans l’ensemble de la zone, collectées entre le 12 et le 19 juin.
Par Holly Munks, journaliste Alliance News
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